Pourquoi Apple se lance dans le screencasting ?

Le tutoriel vidéo est tendance. Tout le monde s’engouffre dans la brêche et propose des nouvelles formations. Que se passe-t-il au royaume du toturiel vidéo ?

Cette semaine Weecast est devenu Tuto.com. Dans une vidéo, les fondateurs de ce site dédié au screencasting s’en explique. Selon eux, devenir tuto.com va accroître considérablement le nombre de visiteur unique du site en captant toutes les recherches de tutoriels. L’ambition est de devenir, pour le marché français, le numéro un du tutoriel.

Weecast fait partie de cette vaste galaxie web qui s’est développée avec l’essor du screencasting. Cette technique, qui permet l’enregistrement d’un écran pendant que l’utilisateur explique ses faites et gestes, a connu un essor considérable. Elle est devenu très populaire comme moyen de formation notamment dans le domaine du graphisme et des effets vidéos. Le screencasting pemet un enregistrement à très bas coût, et sa diffusion est très aisée à l’heure du haut débit.

Camtasia, l'outil de référence de l'enregistrement de screencasting

Le screencasting s’impose rapidement comme référence pour apprendre un logiciel. Il participe complétement à ce processus de dématérialisation de l’information. Il n’est plus besoin – en apparence seulement- d’aller dans des écoles se former pour apprendre à utiliser des logiciels, car il est possible de trouver des formations sur presque tous, notamment dans des sites généralistes comme Lynda.com ou VTC, les leaders mondiaux du secteur.

Le succès du screencasting est tel que des sociétés informatiques qui auparavant snobait la formation à leurs propres produits (ils étaient, selon les arguments marketing, simple d’emploi et intuitif), se mettent à faire du screencasting. Apple s’est lancé dans l’aventure récemment en réalisant des centaines de vidéos de tutoriels. Certes, les vidéos d’Apple sont autant des vidéos de marketing que des tutoriels de formation. Il n’empêche.

Apple n’est pas la seule société à investir prudemment mais stratégiquement dans le screencasting. Le virage qui est actuellement pris par la société à la pomme est révélatrice de la prise de conscience de l’importance croissante du tutoriel vidéo. En effet, le screencasting offre beaucoup d’opportunité. Il forme à très bas coûts des utilisateurs de leur produits, ce qui ne peut qu’améliorer leur satisfaction clients. Il diffuse l’image de la marque et ses valeurs, comme dans le cas d’Apple. Enfin, il peut se révéler une source de profit direct, comme pour Adobe qui axe une partie de son offre de formation sur le web. Bien que ces grandes sociétés ne sont en aucune façon leader sur le marché du screencasting, elles disposent de ressources très importantes pour réussir leur insertion sur ce marché et surtout d’une connaissance très intime de leurs logiciels. Leurs stratégies diffèrent beaucoup les unes des autres mais la tendance de fond est bel et bien là. Avec leur expertise et leur savoir-faire, elles seront surement capable de capter une part substantielle de ce marché en plein essor.

Bref, le screencasting est tendance, au point qu’il va devenir un élément stratégique de la société de la connaissance qui s’érige sous nos yeux. Nous utilisons des outils de plus en plus compliqué, qui exige de nous des remises en cause permanentes. Les logiciels évoluent extrêmement vite et il faut se remettre en cause à chaque nouvelle release, parfois douloureusement (Ainsi pour le passage de Flash AS2 à Flash AS3, ce dernier étant très différent de la précédente version). La formation tout au long de la vie nécessite d’avoir accès facilement à des sources d’information fiables et bon marché. Le screencasting rempli ses conditions et devient un moyen aisé de rester dans la course et de se former en permanence. Nous avons donc avec lui une solution pratique à mettre en oeuvre mais qui souffre aussi de nombreux défauts. Ce sera l’objet d’un autre post…

Quelle ambiance sonore pour les formations elearning?

La transmission d’un contenu en elearning repose sur l’emploi de techniques pédagogiques appropriées. Ces techniques s’appuyent elles-même sur un contenant qui est composé de plusieurs éléments multimédias. Il peut s’agir de textes,  de sons, d’animations, d’éléments graphiques divers ainsi que de vidéos qui interragissent de concert pour impacter au mieux l’apprenant.

Quelle est la place qui revient aux voix dans ces contenus elearning ? Les voix-off sont très couramment utilisées dans les formations elearning. Elles sont perçues comme un élément très efficace pour assurer la bonne transmission des messages. En effet, certains apprenants présentent des profils auditifs et il faut veiller à leur confort d’apprentissage dans un souci d’efficacité. L’intégration d’une voix-off permet aussi de multiplier les messages en direction de l’apprenant. De plus, une voix-off dynamise et enrichie considérablement un module de formation qui pourrait paraître terne et un peu vide  sans celle-ci.

Bien que l’utilité des voix-off ne soit pas discuté, plusieurs modalités d’emplois sont possibles, très différentes les unes des autres. 

Pour la première d’entre elle, la plus commune, la voix-off est utilisée pour renforcer le message transmis. Elle vient se sur-rajouter au message écrit. Elle n’est pas pensée par les concepteurs comme étant décisive dans la transmission du contenu. Il est possible de suivre sans difficulté la formation sans aucun son.

Dans un deuxième cas de figure, la voix-off constitue l’essentielle du message. Ainsi pour un tutoriel vidéo, la voix joue un rôle décisif dans l’apprentissage. Elle transmet une part considérable de l’information. Les textes viennent en renfort de la voix.

Pour la réalisation proprement dite, trois possibilités : recourir à un comédien voix-off, faire le choix d’une voix synthétique ou enregistrer soit-même.

Pour le premier cas, c’est la garantie de la meilleur qualité possible et d’une interprétation au plus près de la tonalité des textes envoyés au comédien. Ainsi, il est possible de capter l’attention de l’apprenant avec une grande efficacité.

Il est possible de s’appuyer sur des outils de création de voix synthétiques, dont le plus connus est Text to Speech d’Acapela. Certaines sociétés utilisent aussi d’autres outils ou même les voix proposés par certains outils elearning (Captivate, Elearning Maker, etc.). Cette solution à l’avantage de son faible coût et de sa souplesse d’utilisation : il est possible de modifier plusieurs fois les voix-offs sans devoir repasser par les services d’un comédien.

En cas d’enregistrement personnel, très courant dans le screencasting, il faut disposer au minimum d’un bon micro, et bien entendu d’un environnement calme permettant un enregistrement d’une bonne qualité.  Il faut aussi respecter de préférences certaines dispositions, que vous trouverez détaillées ici et ici.

Prezi va-t-il détroner Powerpoint ?

Prezi est un logiciel de présentation qui critique implicitement nos habitudes en matière de présentation orale. Il souhaite, rien que cela, révolutionner la façon dont nous mettons en scène nos présentations.

Powerpoint a su se rendre indispensable mais souffre de deux défauts majeurs : il est fondamentalement linéaire (une slide, puis une slide, puis une slide) et surtout il est bien trop influent.Devenu un outil incontournable pour réussir une présentation, il est aussi à l’origine de nombreux ratages, non pas à cause de ses défauts, mais à cause d’une mauvaise utilisation.

En effet, le grand public ne sait pas l’utiliser correctement. La version 2007 de ce logiciel permet des effets visuels qui sont maintenant assez réussis, mais la culture visuelle du grand public est encore très imparfaite. Le graphiques incompréhensibles, les photos de mauvaise qualité, les slides remplis d’information, les couleurs horriblement assortis entachent encore de nombreuses présentations. Keynote, le logiciel d’Apple, est bien plus élégant et plus simple à utiliser, mais la logique de base reste la même. Heureusement, la manie des animations a quasiment disparue.

De plus, Powerpoint a influencé les pratiques plus que de raison alors qu’il devrait être un outil au service de l’expression des idées. . Mettre toutes ses idées sous forme de phrases abrégées avec une puce au départ n’aide pas l’expression écrite. Elle est souvent ennuyante et encore plus souvent incompréhensible. Elle cache aussi bien souvent une absence de réflexion approfondie derrière des effets graphiques superflus. En conséquence, il est devenu de mode de décrier la pensée powerpoint ou bien plus modestement de chercher à améliorer la qualité des présentations.

Dans ce contexte, Prezi s’impose comme une alternative très intéressante à la fois visuellement et intellectuellement. Prezi souhaite remettre en cause nos mauvaises habitudes. Il introduit dynamisme et vitalité en jouant sur les effets de zoom et de dézoom. Il joue avec l’audience, en permettant de cacher des informations et de les mettre en avant uniquement lorsque le conférencier le souhaite. Il rompt définitivement avec les présentations linéaires et peu esthétiques de powerpoint. Il remet en place les liens souples et changeant entre nos idées. Il s’appuye pour cela sur la possibilité d’aller d’un élément à un autre sans contrainte, ainsi que sur la beauté simple de la typographie en elle-même et de quelques éléments graphiques très simples. Visuellement, c’est une réussite.

Et en plus, Prezi est très simple à prendre en main, intuitif et presque gratuit. Il aurait presque toutes les qualités, mais il souffre de défauts qui risquent de ralentir sa diffusion. Premièrement, les effets de zoom et de rotation peuvent mettre mal à l’aise l’auditoire et lui donner le mal de mer. Attention donc à ne pas en abuser. Deuxièment, il exige plus de réflexion dans la hiérarchisation de l’information que Powerpoint. Ce dernier met les informations dans des cases et c’est fini. Avec Prezi, vous devez beaucoup plus réfléchir. Troisièmement, Prezi est mal adapté aux présentations corporate. Comment faire pour avoir le logo de son entreprise toujours à l’écran ? Comment contrôler les présentations faites par les salariés ? Quatrièmement, Prezi remet en cause nos habitudes. Comme toujours, le changement implique une résistance. Plus le changement touche à notre mode de vie intime, plus il est difficile à mener. Vu la place qu’il a pris dans notre vie professionnel, il n’est pas si sûr que notre vieux Powerpoint soit à condamner trop vite…