L’e-portfolio à l’Université : une opportunité pour mettre en valeur les compétences des étudiants

La loi LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités du 10 août 2007) donne à l’Université comme troisième mission l’insertion professionnel de ses étudiants. Cette petite révolution suppose de repenser les outils mis à la disposition des étudiants.

Les différentes expérimentations du e-portfolio encouragent la mise en place de cette innovation à grande échelle. En effet, dans une logique d’ensemble, l’Université doit remplir cette mission d’insertion professionnelle sous trois distincts. Elle doit informer correctement les étudiants sur les débouchés comme l’y oblige la loi de 1984 (loi 84-52 du 26 janvier 1984 dite loi Savary), elle doit préparer ses étudiants à affronter le monde du travail et elle doit favoriser leur insertion en acceptant des contacts avec ce dernier.

Le e-portfolio rencontre une autre problématique qui est celle du portefeuille de compétence qui attesterait des compétences développés par les étudiants durant leur formation. Le e-portfolio étudiant serait accessible depuis l’ENT mais serait visible par tous sur le Web et augmenterait la visibilité des compétences des étudiants. Certaines universités comme celle de Versailles Saint Quentin en Yvelines ont déjà démarré un tel dispositif.

Pour les étudiants, il permettrait de prendre conscience de leurs compétences transversales et universitaires tout autant qu’il renforcerait le sentiment de fierté d’appartenance à une université. Pour le monde du travail et tout particulièrement les entreprises, ce dispositif permettrait de choisir avec discernement les étudiants les plus dynamiques et de vérifier leurs compétences sur la foi de leurs travaux de TD, mis en ligne et consultables par tous. Pour l’Université, l’e-portfolio aurait l’avantage de constituer une vitrine dynamique et de remplacer avantageusement une façade institutionnelle numérique parfois bien administrative pour ne pas dire terne.

Quelles serait les modalités d’applications ? Plusieurs scénarios peuvent être élaborés. Le plus souhaitable est celui d’une concertation entre les acteurs,particulièrement le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, les Régions et la Conférence des Présidents d’Université. Le Ministère et les Régions fourniraient les fonds nécessaires à la mise en place du dispositif tandis que la CPU s’engagerait sur une charte commune et sur l’exécution du projet en deux ans après 6 mois d’expérimentation menés par une équipe missionnée par le ministère dans une université pilote de petite taille.

Il s’agira donc, après expérimentation, de toucher 2,2 millions d’étudiants en dix-huit mois. Pour atteindre cet objectif, le dispositif sera étendu par vagues successives pilotées par une cellule dédiée (elle sera chargée de l’expertise technique, de la formation des intervenants, de la communication, de la cellule juridique et de l’évaluation du dispositif). Elle disposerait de l’appui d’experts durant toute la durée de la mise en place. Une fois effectif, le suivi technique du programme sera effectué par les université via une dotation supplémentaire effectué par le MESR au prorata du nombre d’étudiant révisé lors de chaque contrat quadriennal.

Le dispositif intégrera dès le départ les dernières innovations du Web 2.0 (facebook, twitter, etc.) et sera prévu pour évoluer au fur et à mesure des changements techniques ou sociétales. L’e-portfolio serait bien entendu pensé pour accompagner l’étudiant tout au long de la vie, conservant ainsi le lien avec l’Université.

En définitive, le dispositif constituera un signal très positif et très visible en direction des étudiants, des universités et du monde du travail pour un coût maîtrisé. Il dotera les université d’un outil pour remplir leur mission d’insertion professionnel, de diffusion du savoir et de maintien des liens avec la population active.

Le e-portfolio, premières pensées

Autrefois, les exploits des puissants du monde étaient relatés par des récits. Les sagas viking, les bas-reliefs perses, les Historiae grecques, la tapisserie de Bayeux sont nés de ce besoin de pérennité et de célébration des exploits.

Aujourd’hui, grâce au e portfolio, chacun peut se faire sculpteur, peintre et diseur d’histoire de sa propre vie et de ses propres exploits, aussi minces soit-ils. L’eportfolio est bien porteur de son époque : outil technologique, démocratique et ouvert à tous, il participe de cette redécouverte de soi-même qui semble guider nos sociétés. Le XXe siècle a été le temps des extrêmes idéologiques, il paraît bien que le XXIe siècle sera celui du Soi.

Un Soi qui est avec le eportfolio, une présentation policée et moderne au service de son propre bien-être (par une plus grande fierté de soi-même par le regard réflexif qu’il induit) et de sa carrière (par l’effet self-marketing qu’il permet).
Cette image maîtrisée, domestiquée et offerte aux autres s’insère pleinement dans les problématiques du web 2.0 en conjuguant plus de stabilité (il s’agit de présenter toute une vie) et la souplesse dans la self-création de soi, nécessairement adaptative.

Comme pour les autres applications numériques, le e portfolio est générateur de beaucoup d’espoirs et d’opportunités, qui sont remarquables à n’en pas douter. Pour autant, il n’échappe pas au questionnement sur l’identité qui taraude nos sociétés. Une identité virtuelle, fut-elle d’une densité comme le e portfolio en donne la possibilité, va-t-elle entrer en concurrence avec l’identité réelle ? Qu’en serait-il d’une disparition d’un e-portfolio, véritable meurtre virtuel ?

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